• Retour sur l'horizon (3/3), anthologie de Serge Lehman

    Voici la dernière partie de ma chronique sur l'anthologie Retour sur l'horizon.

    Il est possible de trouver l'intégralité de ma chronique sur le site "Les Chroniques de L'imaginaire",  le texte lui-même est ici, il suffit de cliquer.

     

    11- Les 3 livres qu’Absalon Nathan n’écrira jamais, de L. Henry (325-352)

    L’économie de la cité-état dans laquelle Cantor travaille repose primordialement sur la culture. Les artistes sont donc à la fois une source de richesse et une «denrée» nécessaire. Les activités de Cantor consistent à s’occuper des artistes en voie de perdition, parmi eux Absalon Nathan.

    La lecture de ce texte m’a rendu admirative de l’inventivité de l’auteur, de la fluidité de l’écriture et de l’enchaînement sans faille de la trame. Mais voilà - à l’image d’un roman récent «The City & The City» de Miéville, tout le ressenti est cérébral et aucune émotion particulière qui viennent du coeur. Bref, c’est du bel ouvrage, c’est «canon» comme les statues grecques qui me laissent de marbre.


    12- Penchés sur le berceau des géants, de Daylon (353-394)

    Des géants vivent sur Terre. Lors de leur arrivée sur notre bonne vieille planète, ils  ont amenés leur technologie, plus avancée que celle des hommes. Le héros semble être une méthaphore de la jeune génération actuelle : blasée et égocentrique. Il accompagne sa douce amie chargée de trouver une parade aux dangers qui guettent les géants.
    La plume de Daylon délivre un récit empreint d’une poésie quasi visuelle. C’est un des textes qui atteint presque la cible : une forme d’émerveillement.

    13- Dragonmarx, de P. Curial (395-445)

    Les derniers communistes se sont retranchés dans un immense fort à Vienne : Dragonmarx. Ils tentent de faire «adhérer» les habitants des quartiers voisins à leur dogme par tous les moyens, coercission comprise. Le tout pour finalement affronter le grand méchant, la némésis de l’homme, la source des maux : l’Hydre (capitaliste).
    Bofffffffff. Convenu, rien de nouveau. D’un autre âge.

    14- Terre de fraye, J Noirez (447-525)

    La côte est peu à peu engloutie par des créatures marines générées par le phénomène Bloop. Un surfer tombe un jour sur l’ une d’entre elle. L’intérêt et la curiosité sont réciproques. Mais, il n’est pas au bout de ses surprises.

    Cette nouvelle est truffée d’humour et de passages cocasses, même des «guest stars» s’invitent! J. Noirez confirme ici sa créativité : les créatures marines sont assez exceptionnelles, les situations prêtent au sourire et au rire. Les personnages sont marquants, notamment le japonnais saoûl à longueur de temps. Belle plume, humour, et SF : un cocktail détonnant. Ce n’est peut être pas la meilleure nouvelle, mais la plus jouissive.


    15 - Je vous prends tous un par un, de D. Calvo (527-537)

    Cette nouvelle très courte est assez farfelue et joyeuse. Après quelques textes noirs et parfois un poil angoissants cette dernière est bienvenue et agréable. Je me suis régalée ! Une réussite au niveau des attentes de la préface.


    16, Hilbert Hôtel, de X. Mauméjean

    Un univers étouffant, enfermé dans ses contraintes et ses contradictions sociales. Il manque un souffle novateur et un peu de dynamisme. Relativement plat. Peut-être attendais-je trop d'un auteur que j'apprécie.



    Le bilan final :

    L'anthologie n'est pas à la hauteur de l'attente suscitée par la Préface. Elle n'en est pas mauvaise pour autant. Elle effleure sa cible sans jamais l'atteindre tout à fait, et il faut bien avouer que quelques récits dénotent. Une petite déception qui peut être atténuée en modérant nos exigences de lecteur.


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  • Retour sur l'horizon (2/3), anthologie de Serge Lehman

    Voici la deuxième partie de ma chronique sur l'anthologie Retour sur l'horizon.

    Il est possible de trouver l'intégralité de ma chronique sur le site "Les Chroniques de L'imaginaire",  le texte lui-même est ici, il suffit de cliquer.

     

    7- Pirate, de M Stephan-Bagni (179 -198)

    Thomas (ou pas) est un illustrateur pour une administration, l’ANA. Il est convoqué pour des formalités administratives, mais en se rendant sur le lieu de rendez-vous, il découvre un immeuble qui n’est pas censé exister.

    Ce texte, court et dynamique, est très plaisant. L’ambiance, la situation saugrenue et la plume m’ont enchantée. Beau travail.

    8- Trois singes, de L. KLOETZER (199-234)

    Un  ancien agent devenu terroriste décide de semer la mort au sein de la diaspora musulmane par le biais d’un virus. Les choses ne fonctionnent pas comme prévu, bien entendu...
    Un excellent texte que j’ai apprécié malgré un univers et une ambiance assez sombres.  Ce récit est bien maîtrisé et rondement mené. De plus l’humour de Kloerzer parvient à contrecarrer cette noirceur et le lecteur passe un fort bon moment.


    9- Lumière Noire, de T. Day (235-314)

    Une singularité, la Lumière Noire a échappé au contrôle de l’homme. Les réseaux informatiques de la planète se sont totalement coupés la plongeant dans le chaos et un univers post-apocalyptique. Les survivants cherche donc à composer avec cette nouvelle donne. T. Day nous propose alors de suivre les aventures de son héros qui traverse la Canada et les USA...


    T. Day sait écrire des histoire et nous faire voyager intérieurement. L’univers post-apocalyptique qu’il nous offre ne présente rien d’original, et le thème principal, la survie n’en est que la conséquence logique et inévitable. Donc, certes pas d’originalité mais un bon récit et un bon moment de lecture, même si je reprocherai une fois encore l’absence d’émerveillement promis.


    10 Temps mort, de A. Ruellan (315-323)

    Ruellan nous propose d’assister à l’agonie d’un mourant.
    Bien angoissant et je recherche encore les raisons de sa présence dans cette anthologie. Point d’émerveillement, point de plume enlevée et poétique, et quel intérêt?


    11- Les 3 livres qu’Absalon Nathan n’écrira jamais, de L. Henry (325-352)

    L’économie de la cité-état dans laquelle Cantor travaille repose primordialement sur la culture. Les artistes sont donc à la fois une source de richesse et une «denrée» nécessaire. Les activités de Cantor consistent à s’occuper des artistes en voie de perdition, parmi eux Absalon Nathan.

    La lecture de ce texte m’a rendu admirative de l’inventivité de l’auteur, de la fluidité de l’écriture et de l’enchaînement sans faille de la trame. Mais voilà - à l’image d’un roman récent «The City & The City» de Miéville, tout le ressenti est cérébral et aucune émotion particulière qui viennent du coeur. Bref, c’est du bel ouvrage, c’est «canon» comme les statues grecques qui me laisse de marbre.

     

    La suite de main.


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  • Retour sur l'Horizon (1/3), anthologie de Serge Lehman.

    Je vous propose une présentation de cette anthologie en trois partie, vu la longueur initiale de mon texte. Pour ce soir, la première partie comprends la préface suivie de 5 nouvelles.

    Retour sur l'horizon (1/3)

     

    Il est possible de trouver l'intégralité de ma chronique sur le site "Les Chroniques de L'imaginaire",  le texte lui-même est ici, il suffit de cliquer.

     

     

    Dans la préface de ce recueil de nouvelles, Serge Lehman fait un état des lieux de la science-fiction en France.

    Le genre a toujours souffert d'un manque de considération en Gaule, constate-t-il avec un brin d'amertume. Il est régulièrement sous-estimé, traité avec hauteur et morve, accusé d'être une littérature non seulement aride mais pauvre sur le plan du style, des idées et des personnages. Cette condescendance presque incompréhensible est irritante, et ce mal perdure depuis plus d'un siècle désormais.
    J'avoue ne pas partager à cent pour cent le constat sur les causes de cette mauvaise presse (bien que globalement en accord avec lui). J'ai eu le loisir d'avoir entre les mains une édition de Les Chefs d’œuvre de la SF ( datant des années 70) avec une préface de Vernet du roman emblématique En Terre étrangère de Heinlein. Quelle ne fut pas ma surprise de lire un pamphlet à l'encontre de l'auteur, de son œuvre et du genre en général ! Cela m'avait interloquée, et j'ai un peu creusé cet aspect. J'en suis venue à la conclusion que l'appréciation partiellement négative et la pénible pénétration du genre dans la sphère littéraire française avait des causes dogmatiques. La science-fiction est pour certains un vecteur de l'impérialisme culturel américain, et il suffit de constater quels étaient les organes régulateurs de la culture en France, essentiellement après la seconde guerre mondiale. Bien entendu, cette aura négative a déteint sur l'accueil de notre production autochtone.
    Ainsi, Serge Lehman nous propose-t-il de remarquer que la science-fiction est un art littéraire à part entière contrairement à la position de quelques grincheux intolérants, et ce à travers quinze récits. Il nous promet donc de découvrir toutes les saveurs du genre et souhaite nous prouver que c'est une littérature propice à l'émerveillement et à la réflexion.


    2 - Ce qui reste du réel, de F. Colin (25-50)

    «Fabrice Colin» écrit à «Serge Lehman» pour lui dire qu’il avait bien eu l’intention d’écrire un texte pour son anthologie. Le sujet de sa nouvelle avait pour thème Philip K. Dick. Mais voilà, alors qu'il séjournait dans un refuge à la montagne, il est tombé sur le texte de l’auteur «Emmanuel Werner» qui était identique à celui que Fabrice avait l’intention de lui proposer. D’où ses excuses pour l’absence de texte.
    Tout en reconnaissant la prouesse intellectuelle, je n’ai pas vraiment goûté à cet exercice.


    2 bis-  Effondrement partiel d’un univers en 2 jours, de E Werner (25-50)

    Ambrose Melanko enquête dans un refuge de montagne pour retrouver la tête perdue d’un Philip K. Dick androïde.  Se rendent  également au chalet Eléonora, une jeune femme qui ne sait pas qui elle est et pourquoi elle est là, Jane, et son frère Philip qui n’est autre qu’un mannequin en fauteuil roulant.
    Le texte joue sur la prise «de conscience» de la jeune femme de sa nature réelle : un androïde, et par conséquent elle n’existe pas en tant qu’être humain. C’est alors que tout l’univers s’écroule...


    Il s’agit de la reprise de l’idée globale de Dick, qu’il y a autant d’univers que d’êtres humains. Chacun se «raconte», interpréte son histoire, de là à conclure que nous sommes tous des androïdes à l’image d’Eleonara, ou que nous ne sommes que fiction...
    La préface m’avait mis l’eau à la bouche, et le retour sur l’horizon terrestre n’a pas été sans heurt. Du coup, je n’ai pas été franchement emballée par ce deuxième texte m’attendant à un émerveillement tant au niveau du style que de l’histoire. Mais finalement, malgré un premier tiers un peu longuet, j’ai apprécié la façon dont l’histoire était menée, l’utilisation réussie de la pensée de Dick ainsi que la fin.


    4- Tertiaire, d’E. Holstein (51-87)

    Dans le monde d’Eric Holstein tout se vend et tout s’achète. Emerson Mighty est un trader de l’information, le parfait stéréotype véhiculé par l’ensemble des médias. Mais voilà tel un scénario de M. Crichton, tout se complique pour notre trader qui se voit confronté à un confrère sans scrupule. Bien entendu ce thriller futuriste convenu s’achève par la destitution de ce «salaud» de trader...
    Si l’histoire n’est guère originale et loin d’être visionnaire contrairement à l’introduction de Lehman, Eric Holstein déploit toute son imagination pour décrire un monde asséché et déshumanisé. Par ailleurs, le procédé qui consiste à généraliser le mode de vie d’une infime fraction de la population mondiale pour nous vendre un futur sans richesse aucune (question de sémantique sans doute) ni ressort moral et psychologique et complètement aliéné - bien qu’au goût du jour -, a tendance à souffler ma flamme. Ici, aussi l’émerveillement promis est absent, même si l'histoire se lit avec grand intérêt.

    5- Une fatwa de mousse de tramway, de C. Dufour (89-109)

    Setier est un commercial d’une grande entreprise qui vend toutes sortes de biens à divers clients. Un jour où il est pris par le temps, il bâcle l’étude des caractéristiques techniques pour l’une d’entre elles, propriétaire de centrales nucléaires. Les conséquences s’avèrent  désastreuses...
    Catherine Dufour nous livre une histoire sympathique qui pourrait fort bien se dérouler de nos jours.  La plume est présente et même bien acérée. Du bon.

    6 - Les Fleurs de Troie, de JC Dunyach (111-177)

    Le personnage principal voit avec tristesse et désarroi sa compagne s’éloigner de plus en plus de lui alors qu’elle consacre plus de temps à son monde virtuel.  Sans espoir de reconquérir son amour, perdue pour un monde immatériel, confronté à la responsabilité d’un désatre, il décide de s’enfuir dans les astéroïdes...
    J’avoue que je n’ai pas réussi à achever la lecture de cette nouvelle qui a fini par m’ennuyer. Le rythme en est trop lent et n’a pas réussi à me captiver - ou alors en attendais-je trop. En revanche, le style y est.


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  • Agent de l'Empire Terrien, de Poul Anderson

    Agent de l'Epire terrien, de Poul Anderson

    Résumé :

    «L'Empire terrien régente quatre millions d'étoiles. De lointains descendants de la planète mère y côtoient des milliers d'espèces étrangères au sein des cultures et des sociétés les plus diverses. Or les premiers symptômes de la décadence frappent aujourd'hui ce colosse repu ; dans les palais de Terra où viennent s'entasser les richesses de la Galaxie, le sybaritisme et la corruption le gangrènent déjà. Et d'autres puissances expansionnistes guettent chacun de ses faux pas. Mais les agents de l'Empire veillent encore, qui franchissent les gouffres entre les mondes pour retarder l'échéance de la Longue Nuit. Dominic Flandry est de ceux-là le plus prestigieux. Les plaisirs de l'existence sont trop précieux, les vins trop doux au palais et les femmes trop belles pour qu'il refuse de se dévouer à la survie d'une humanité menacée.»

    Opta - Galaxie Bis - 1977 - 255 pages.

    
Recueil de 5 nouvelles :

    
- Le Tigre par la queue

    Flandry aide une femme à s’échapper des griffes des Merséens, les farouches ennemis de l’Empire Terrien.

    
- Les Guerriers de Nulle part

    Flandry engage un combat contre Aycharaych, un allié des Merséens qui possède le don de télépathie...

    
- Honorables ennemis

    Flandry en mauvaise posture face à Aycharaych, mais l’issue est surprenante. Bien que réflexion faite, Aycharaych n’aurait pas le mauvais goût de profiter d’un adversaire en situation de faiblesse.

    
- Pour la Gloire

    Flandry se rend au-delà des Marches de Spica pour enqêter sur le meutre du gouverneur et découvre un complot visant à soustraire la planète de l’influence de l’Empire.

    
- Message secret :
    Flandry se rend sur une planète de L’Empire, mais n’est pas le bienvenu. «Invité» à long terme, il fait preuve d’astuce et d’intelligence pour retomber une fois encore sur ses pieds.



     

    Je vais tomber dans la comparaison facile, et cependant naturelle tant les points communs entre les 2 agents sont franchement nombreux : Dominic Flandry est le 007 du futur : missions secrètes impossibles, de belles poupées, du panache, du charisme, des gadgets, et la certitude qu’il va s’en tirer quelque soit la galère dans laquelle il se trouve embarqué...
La comparaison s’arrête là.


    Agent de l’Empire Terrien est un recueil rocambolesque et délicieusement kitch.  Suivre les aventures de Dominic Flandry équivaut à  prendre une dose de joie de vivre et de bonne humeur tant le rythme ne s'essouffle pas et l’humour imprègne chacune des nouvelles. 
Les extraterrestres sont originaux et bizarres à souhait; et les diverses aventures regorgent de rebondissements et de surprises. La plume d’Anderson est efficace et légère, toujours aussi affutée.
     
    Un petit plaisir que l’on se garderait bien de refuser.
    Délicieusement kitch


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  •  La Paille dans l’oeil de Dieu de Larry Niven & Jerry Journelle


     

    La Paille dans l'Oeil de Dieu, de Niven & Journelle

     

    Edition :
 Le Belial - 640 pages - Novembre 2005

    
Résumé:

    
«Au fond de l'espace, dans plus d'un millénaire...
Près de quatre siècle de barbarie ont suivi l'effondrement du Premier Empire de l'Homme. Avec l'avénement du nouvel Empire et la fin des terribles Guerres de Sécession, la paix semble revenue dans l'univers humain et ses deux cents mondes habités, sous la férule indéfectible de la Marine Impériale. Mais quelques chose s'approche. Un objet inconnu qui ressemble à une gigantesque voile solaire, un vaisseau résolument inhumain.»

    

Il s’agit du  premier contact des humains avec avec une espèce extraterrestre qui vit dans une partie de la Galaxie éloignée - plus exactement située dans la Paille de Dieu.
 Une expédition est mise sur pied afin de rencontrer ces êtres vivants.  Elle est composée de militaires, de scientifiques et de civils. Leur cohabitation est source de frictions en raison des préjugés des uns sur les autres et surtout avec des scientifiques franchement anti-militaristes.


    En effet, ces hommes à la gâchette facile ont la réputation universellement répandue de tirer d'abord et de causer ensuite. Mais au final, ils se révèleront plus réfléchis que leurs détracteurs...

    

Les premières rencontres - plutôt amicales - vont révéler une race complexe, et une société très différente des humains : organisée, pacifique, cultivée... à moins que ces pailleux (les ET) ne dissimulent non seulement leur véritable nature, mais aussi leur motivation sous-jacente...



     

    



Critique :


    Initialement, intéressée par un roman triplement primé ( fait rare), je n’avais lu de Larry Niven que l’Anneau Monde. Et j’avais été franchement déçue.: il a mal vieilli.

    

C’est avec une certaine réserve que j’ai ouvert les premières pages de «La Paille», et j’ai achevé les dernières quelques jours plus tard, parfaitement enchantée de mon immersion.

    

Ce roman relate le fameux et tant attendu premier contact avec une race extraterrestre, mais d’une manière originale et intelligente.  La civilisation pailleuse dépeinte est structurée, différente de la notre bien que nous partagions certaines similitudes. Les E.T. dotés d’une technologie plus avancée ne sont pas, au choix, totalement belliqueux ou les êtres pacifiques omniscients que l’on rencontre généralement!


    Malgré cette technique et cette intelligence, la communication n’est pas aisée entre les deux races, et comprendre ou déduire les motivations des pailleux s’avère délicat ( lesquels de leur côté ne font pas mieux!). 
De là à conclure que finalement l’autre n’est pas si différent de soi, ou le contraire...
 

    
Les personnages sont attachants.  Les auteurs ont réussit à leur donner du caractère avec des qualités et des défauts - certains ont de forts préjugés- mais ils ne tombent pas dans l’excès ni la caricature.

 Le protagoniste principal, Rod Blaine, est le capitaine du vaisseau spatial chargé de l’aspect logistique et sécurité de la mission. C’est un bon chef : compétent et charismatique, mais peu doué en relations «diplomatiques».  Les scientifiques civils, et particulièrement le responsable, vont avoir des réticences à composer avec les militaires en général et leur environnement (procédures, discipline, formalisme, psychologie,...).
Or, la réussite de ce contact et la sécurité de tous dépendent de Rod Blaine et de sa capacité à fédérer, convaincre, et de la faculté des scientifiques à faire fi de leurs préconceptions.

    

Ce roman est écrit de mains de maîtres, ciselé au cordeau et scientifiquement et techniquement bien documenté.  L’univers est riche, l’ambiance parfaitement dosée, la civilisation cohérente et le premier contact original et plein de surprises...



 Une référence du genre




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  • Vision Aveugle, de P. Watts

     

    .

Auteur : Peter Watts

    

Edition :
Fleuve Noir - 2009


    326 pages, puis Notes et Références de l’auteur ( 344 p)

     

    Résumé :

    
«La Terre a été prise en photo depuis l’espace. Les mystérieux visiteurs sont-ils sur cet artefact découvert dans notre système solaire? Le vaisseau Thésée par en mission. A son bord, cinq membres d’équipage recrutés avec soin : une linguiste aux personnalités multiples, un biologiste qui s’interface aux machines, un observateur, Siri Keeton (...). Leur commandant est lui aussi un homme étrange : un homo vampiris.»

    

Ainsi se présente le quatrième de couverture.



    La Terre a été prise en photo. Toute sa surface. Un instantané.  Une fois le signal détecté et la source localisée,  les terriens envoient une mission spatiale pour prendre un  premier contact avec cette espèce extra-terrestre.  L’équipage - composé outre d'un vampire commandant de bord, d'humains technologiquement modifiés et d'un observateur - a toutes les compétences pour remplir sa mission : identifier ami ou ennemi, puis suivant le cas prendre l’initiative du contact ou les mesures nécessaires.

    

La première partie du roman s’attache à décrire les circonstances de leur voyage au sein du système solaire, à travers le «récit» de l’observateur,  un homme dénoué d'empathie mais qui est un expert de la synthèse et du compte rendu. Cette  particularité acquise suite à un accident (lésion cérébrale) lui donne la faculté de pouvoir interpréter n’importe quelle situation.



    Ensuite, l’action se concentre sur la découverte de l’artefact et de son exploration, plutôt périlleuse,  par l’équipage provenant de la Terre, mais également celle plus subtile des aliens. Bien entendu, la rencontre «s’emballe»

    Mon Point de vue :

    
Jusqu’alors, je n’avais jamais lu une ligne de Peter Watts, mais
un vampire dans un vaisseaux spatial.... Comment y résister?



    Le premier contact a été... épineux, ardu, une épreuve en soi. 
Le style était différent, avec de nombreux flash-backs, et durant les premières pages, je ne savais pas si j'aimais réellement ce bouquin ou si j'allais le laisser tomber tant la lecture était inhabituelle. Puis, on finit par se familiariser avec l'auteur et son histoire.

    

D’ailleurs, elle est assez classique au niveau de sa construction : après la première phase d’ exposition des différents personnages, l’auteur nous délivre le «choc culturel» attendu entre les «humains» et les ET à un rythme enlevé; avec la question que l’on se pose d’un bout à l’autre : arriveront-ils à communiquer?



    «Les individus dotés d'une « vision aveugle », due à une lésion cérébrale, déduisent correctement les caractéristiques visuelles d'objets qu'ils ne peuvent pas voir consciemment. Cette « vision intuitive » est parfois plus performante que la vision normale.» Dixit le dico.

    

La compréhension dans son sens large  - de soi, de l’autre ou de son environnement - est l’essence de ce roman. Finalement, c’est à travers «l’épreuve initiatique» de Sirri Keaton que nous découvrons le point de vue que nous propose Peter Watts. Cet observateur - dénoué d’empathie - va devoir faire face aux difficultés, et trouver des ressources autres que sa froide intelligence pour finalement comprendre la nature des aliens, ce que seront incapable d’effectuer d’autres membres de l’équipage. Mais, chut, le reste, il vaut largement mieux le découvrir avec les mots de l’auteur qu’avec une plume quelconque. 
Vision Aveugle est un roman philosophique, sombre, ambitieux et qui ne prend pas le lecteur pour un imbécile.

 Bref, j'ai vraiment adoré, mais je comprends que l'on puisse être rebuté devant une difficulté certaine.

    

Slogan :  Un must.



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  • L'Opéra de L'espace  de Carolyn J. Cherryh

    L'Opéra de l'Espace, de CherryhL'Opéra de l'Espace, de Cherryh

     

    Edition :
J’ai lu -1983 - 252 pages.


    Résumé :

    
Sandor est un aventurier qui sillonne l’espace à bord de sa coquille de noix. Peu hésitant question marchandises, il survit de magouilles en magouilles. «Raté» serait peut-être un adjectif qui le définirait relativement bien si ce n’est l’once de courage - cousin d’une douce folie dans son cas - dont il doit faire preuve au jour le jour. Allyson, fière, riche et belle est la jeune femme qu’il rencontre un soir d’escale.  Elle fait partie de l'équipage du Dublin Again, un vaisseau immense et puissant.
Leur nuit sans lendemain aura cependant des répercussions : une course effrénée à travers l’espace, durant laquelle le lecteur découvre les facettes multiples de Sandor et surtout la tragédie qu’il a vécu enfant.

    
Cherryh a la réputation d’écrire des récits construits, vivants et efficaces. Quelques uns de ses romans ne manquent pas de profondeur et livrent une belle étude de la nature humaine.

    Quant à ce livre, paranoïa et suspicion en sont les maîtres mots. Les deux protagonistes sont ce qu’il y a de plus réussis dans le présent Space-Opéra. Le personnage principal est traumatisé par les événements dramatiques de son enfance et de son adolescence.  Ses séquelles sont vraisemblables et donnent un potentiel «danger» à l’aventure. Ses compagnons de voyage doivent composer avec son tempérament et leurs diverses conséquences, et nous avons droit à des scènes prenantes de huis-clos. L’introspection sans être originale fonctionne et Sandor ne manque ni d’épaisseur, ni de charisme. Alysson, nous apparaîtra très vite comme une jeune femme déterminée, un brin manipulatrice, mais charmante!

    Cependant, le rythme est fluctuant, avec d’une part des scènes rythmées et d'autre part d’autres plus sombres et tendues lorsque suspicion et paranoïa dominent entre les protagonistes. Lors de ces moments - les plus réussis du livre - la tension est palpable, l'atmosphère étouffante : le vaisseau semble hanté. Mais l’ensemble nous laisse sur notre faim, un peu comme si l’auteur avait hésité sur la direction qu’ellle voulait donner à «L’Opéra de l’Espace».

    Pas tout à fait thriller fantastique, ni Space Opéra, il navigue entre les deux et délivre un sentiment d’inachevé au lecteur. Mon avis peut s'avèrer tronqué, L'Opéra de L'espace appartient à un univers riche et déjà bien en place qui a donné lieu à plusieurs autres romans. Il participe d’ailleurs à l’élaboration et à la richesse du vaste ensemble concocté par Cherryh ( l’ensemble des romans du cycle Alliance-Union, dont bien entendu La forteresse de l’Espace, Cyteen qui forment un tout cohérent). A lire dans cette otique.


    
Dans l’espace, personne ne vous entend crier... 



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  • En Terre Etrangère, de Robert Heinlein 


    1961, «Stranger in a Stange Land».

    
D’où, une polémique sur la traduction adéquate du titre français...

    
Prix Hugo 1962



     

    En Terre Etrangère de R. Heinlein

     

    Résumé : 



    L’intrigue est relativement simple. Valentin Michael Smith est né sur Mars alors que la terre avait expédié première expédition sur la planète, et il en est le seul survivant. De retour sur Terre, le jeune homme est l’enjeu de divers groupes de pression, dont la présidence des USA. Mis au secret pour servir «les intérêts de la nation», il s’échappe grâce à l’aide d’une infirmière. Par la suite, il trouve refuge chez un homme excentrique, Jubal Harshaw qui s'attache à son éducation. Une éducation somme toute originale: un mix entre l’ambiance des sixties et la nécessité d’être des citoyens responsables. De ces diverses expériences, notre héros établit une philosophie de vie axée sur l’écoute, l’empathie entre autre.
    Une fois acquise la compréhension de l'humanité, Mike s’attaque à l’éducation des humains par le biais de cette dernière et en usant du bras armé qu’est son «église». Il devient ainsi un nouveau messie....



    En Terre Etrangère est une des oeuvres majeures de Robert Heinlein. Il s’agit d’ une satire complexe qui s’attaque à la société américaine, à son mode de vie et à son impérialisme culturel. Heinlein utilise de nombreuses allusions littéraires et philosophiques pour mieux critiquer  la structure sociale US et pointer ses dérives dans divers domaines : sexe, amour, mariage, politique, religions,  spiritualité, économie, préjugés, journalisme, pouvoir et dirigeants, relations hommes/femmes, ect...


    Certaines références peuvent passer inaperçues notamment quand Heinlein rend hommage aux auteurs américains;  en revanche, d’autres sont plus accessibles telles que les références liées à la sémantique. En effet, il est aisé de remarquer combien son héros est attaché à la précision de certains de termes et à leur pleine signification (et leur respect). C’est à cette occasion qu’on doit à Heinlein une des meilleures définitions et illustrations de l’amour avec «le frère d’eau» : «l’amour est la condition par laquelle le bonheur de l’autre est indispensable au sien».  La compréhension d’autrui et de toute chose avec «gnoquer» - «boire l’eau» au sens littéral  - est d’une grande portée philosophique (également) avec sa très forte connexion à l’eau du baptême, un symbolisme assez présent dans le livre.


    Le but d’Heinlein est de pousser le lecteur à s’interroger sur sa façon de vivre et de penser, de se remettre en question personnellement mais aussi en tant être social, en posant un regard sans concession sur sa propre organisation sociale.
Son tour de force est de proposer cette réflexion sans émettre d’hypothèse ou de donner ses vérités, mais uniquement en soulevant des questions.


    Il utilise souvent une opposition entre deux pôles : la naïveté de Mike par rapport à l’expérience et la sagesse de Jubal Harshaw, le Carnaval et le Zoo (pour le Paradis et la Terre);...
    Son style, loin d’être simple même s’il demeure aisé à lire, est léger et teinté d’humour tout «britannique». C’est une lecture indémodable.


    Son objectif est globalement atteint car cet ouvrage fait désormais partie des incontournables, et a fait l’objet de nombreuses analyses et essais. Cependant, la réception de ce roman (et de cet auteur) en France est décevante voire incompréhensible. Pour donner un élément de comparaison de cette dernière et non des oeuvres, il suffit d’analyser l’apport de l’oeuvre de Montesquieu dans le monde. Avec Lettre Persanes, Montesquieu utilise un procédé  similaire et qui sera repris plus tard (et dans En Terre Etrangère également) : l’étranger relatant sa découverte d’une contrée inconnue. Ce fut l’alibi pour critiquer la société d’alors, et l’Ancien Régime.  A l’heure actuelle, c’est un chef d’oeuvre, et une source de références incontestées. C’est loin d’être le cas pour Heinlein, et c’est dommage de sous-estimer son apport.

     

    

En Bref :
 Liser le! Acheter-le, emprunter-le ou voler-le!!!!



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  • Le Vagabond de l’espace de Robert Heinlein

     

    Have Spacesuit, Will Travel - 1958  

     

     

     

    9782843624049FS 

 

     

     


    
Edition :
    Poussière d’étoiles (Terre de brumes) - 288 pages
    Edition juin 2009.
    Traduit par Michel DEUTSCH
    Illustration : Alain Brion



     

     


    Résumé :

     

     

     


    Kip est un jeune garçon américain qui rêve est d’explorer sur la Lune. Pour ce faire, il participe à un concours pour gagner le premier prix : une visite de la Lune. Il perd celui-ci mais gagne un lot de consolation : un vieux scaphandre spatial qu’il répare, et apprend à manipuler pendant l’été. Pour financer ses études, Kip se résigne à le vendre, mais auparavant, il décide de faire une «tournée d’adieu». C’est alors qu’il répond à un mystérieux S.O.S. nocturne...

     

     

     


    Quatrième de couverture
    Il suffirait que Kip revende son lot de consolation du concours, organisé par le Savon Voie Lactée pour payer ses études. Mais la valeur financière n'est rien en comparaison de ses rêves, qui n'ont pas de prix. l'adolescent va donc s'embarquer pour l'espace en compagnie de Tom-Pouce, une gamine aussi géniale qu'insupportable. Une occasion d'affronter l'immonde Cancrelat - et ses pirates avant de retrouver sa place derrière le comptoir du drugstore. Sûr qu'il n'y a pas mieux que Kip pour sauver-la Terre et servir les meilleurs sodas !


    

Critique :

     


    
Ce roman (Have Space-Suit, Will Travel) fait partie des «juvéniles» d’Heinlein destiné à un jeune lectorat, un adulte peut également l’apprécier. Kip est  particulièrement débrouillard, curieux et friand d’aventure… C’est l’exemple type du jeune héros des romans d’aventure jeunesse.

    Le Vagabond de l’Espace est un récit d’aventure spatiale agréable à lire. Il manque la profondeur de la SF speculative  d’Heinlein qui caractérise la plupart de ses romans, qui ont fait la renommée de l’auteur et sa marque de fabrique. Cependant, sa lecture demeure fort intéressante en raison de la vulgarisation des sciences et techniques spatiales,  puisque nous suivons pas à pas les difficultés techniques des deux enfants, et les méthodes employées pour les résoudre. Et de ce fait, est un excellent livre pour (re-) entrer en contact avec l’univers d’Heinlein, et le space-opéra en général.

     


    En Bref :

     

    Niveau SF : Débutant - Pour petits et grands.

     

    Excellent pour s'initier à la SF (spatiale). Passe un agréable moment de lecture

     

     


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  • Titre : Frères lointains

     

    9782843441059FS.gif

    Recueil de 8 nouvelles dont 4 inédites.


    Quatrième de couverture :


     « Nous venons en amis, projeta-t-il mentalement. Nous venons...
         – Vous n’auriez pas dû venir, dit l’autre par la pensée.
         – Nous ne vous ferons aucun mal, poursuivit Decker par le même biais. Nous venons en amis. Nous ne...
         – Vous ne repartirez jamais.
         – Soyons bons amis. Nous apportons des cadeaux. Nous vous aiderons. Nous...
         – Vous n’auriez pas dû venir, réitéra l’humanoïde. Mais puisque vous êtes là, vous ne repartirez jamais. »
         Ne le contredis pas, songea l’homme.
         « Entendu, projeta-t-il. Nous allons rester. Rester et être de bons amis. Rester et vous instruire. (...)
         – Vous ne repartirez jamais. »
         Le bonhomme allumette était certain de ce qu’il disait ; il parlait sérieusement. Sans dramatiser, ni se vanter, ni bluffer non plus. (...)
         Le chef de l’expédition dissimula un sourire.
         « Vous allez mourir ici », lui communiqua l’indigène"

    Extrait de la nouvelle : Tête de Pont

    Auteur : Clifford D. Simak
    Né en 1904 dans une ferme dans le Wisconsin, Clifford D. Simak fut cultivateur puis journaliste, avant de devenir l'un des écrivains de science-fiction américain les plus traduits au monde. De son expérience agricole, il a gardé un profond amour pour la nature.
    Il est mort en 1988, laissant derrière lui près d'une trentaine de romans — dont «Demain les chiens» — et plus de cent nouvelles ; une œuvre considérable empreinte de sensibilité et de nostalgie sans équivalent.

    Edition :
    Le Belial - 352 pages - juin 2011


    Traduction de Pierre-Paul DURASTANTI
    Illustration de Philippe GADY


    Ma Chronique :

    Ce recueil de nouvelles, le deuxième publié par les éditions du Bélial est un excellent moyen de découvrir l’oeuvre de Simak.

    Le thème principal s’attache aux rapports (et non rencontres) avec  les extraterrestres. Loins d’êtres agressifis, ce sont surtout des êtres pacifiques et intelligents, voire plus sages que l’humanité. Forcément, en comparaison la vision de l’être humain de Simak repose plutôt le style  un «cow-boy», plus prompt aux actes qu'à la réflexion.

    Le Frère

    Un universitaire vient interroger un vieil homme au sujet de son frère jumeau.
    Confronté à un dilemme, tiraillé entre son devoir et ses désirs, ce dernier a assouvit ses rêves à travers l’existence de son frère et ses voyages dans l’espace. Entre les jumeaux, s’était établit une forme de communication des plus uniques.

    Une nouvelle sympathique au style fluide.

    La Planète aux reflets

    Une équipe d’exploration  jette les bases de la colonisation d’une planète. Ils sont binômés avec des indigènes qu’ils nomment, «les reflets». Ces derniers ne communiquent pas. Ils les imitent, touchent et démontent à peu près tout. Ils sont d’une insatiable curiosité, cependant ils semblent inoffensifs. L’équipe d'humains s’en accommode tant bien que mal, jusqu’au jour ou l’un d’entre eux s’en prend au cuisinier.

    Ce n’est sans doute pas la meilleure nouvelle du recueil, mais je l’ai beaucoup appréciée. Simak distille savament  une aura de mystère autour des reflets, tout en les rendant tour à tour patauds et sympathiques. La chute de l’histoire aussi inattendue qu’ironique trouve un échos très contemporain.
    L’écriture de Simak, toujours aussi limpide (la traduction y est de qualité) amène beaucoup de fraîcheur à l’ensemble.

    Monde sans fin

    Une entreprise vend du sommeil avec option : avec ou sans rêve. Le protagoniste principal travaille sous les ordres d’un homme qui meurt dès le début de l’histoire. Immédiatement promu, il découvre les fins de l’entreprise : les clients ne sont que des cobayes.

    Une excellente nouvelle qui mêle thriller et SF avec  un soupçon de Total Recall.

    Tête de Pont

    Le lecteur plonge de nouveau dans le mythe de la colonisation spatiale. Le chef d’une unité se targue TOUT prévoir lors des missions d’exploration : les containtes matérielles, les potentiels dangers, les éventuelles complications bio-chimiques, ect..Il faut dire qu’ils y mettent les moyens  et prennent toutes les précautions. Leur objectif présent consiste à établir de solide tête de pont pour les équipes de colonisation future. Lors de cette mission, un des membres de l’unité, un bleu, s’interroge sur les risques encourus. Le commandant, très confiant en ses méthodes,  balaie avec condescendance cette légère remise en cause.... Et ne tient pas compte de la mise en garde d’un des indigènes.

    Généralement, les extraterrestres de Simak sont pacifiques, comme ici, et ridiculisent la démonstration de force de l’expédition humaine. Ils servent à merveille son intention : dénoncer les excès de l’être humain dont il brosse un tableau peu flatteur.
    L’ironie de la situation, la dérision de l’auteur en font une nouvelle délicieuse.

    L’Ogre

    A la différence de la Terre, c’est le monde végétal qui est l’espèce supérieure de la planète. Mélomane dans son ensemble, les arbres composent des mélodies très appréciées par la Terre. Malgré des moeurs pacifiques et délicats (à quelques exceptions), le monde végétal s’avère assez machiavélique.

    Une excellente nouvelle encore. L’histoire est menée d’une main experte. Il est difficile de ne pas apprécier le côté bucolique de l’ambiance, l’ingéniosité de la narration et l’imagination foisonnante de Simak.
    La cohabitation entre la flore locale et l’être humain est peu probable. Encore un portrait peu flatteur!

    Nouveau départ
    Lors d’une randonnée, le personnage principal se blesse et rentre chez lui en rampant. A son arrivée, sa vie va changer du tout au tout grâce à l’intervention d’extraterrestres.


    Sympathique.


    Dernier acte


    L’humanité qui a reçu le don de prescience de 24 heures. Que feriez de cette connaissance ? Que feriez-vous de vos 24 dernières heures?


    Cette nouvelle m’a fait froid dans le dos. La vie paraît bien monotone, fade avec cette faculté : aucune surprise de possible, plus de jeu, plus d’attente... Une vie certes paisible, mais à quel prix!
    Elle a un ton différent des précédentes nouvelles, plus nostalgique, mélancolique. Pour moi, elle dénote dans le recueil,  un intrus dans un ensemble autrement cohérent.


    L’université galactique au coin du bois 

    Postface de Philippe Boulier. Un mot : Félicitations!


    
Slogan :  Bel hommage




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