• Retour sur l'horizon (1/3)

    Retour sur l'Horizon (1/3), anthologie de Serge Lehman.

    Je vous propose une présentation de cette anthologie en trois partie, vu la longueur initiale de mon texte. Pour ce soir, la première partie comprends la préface suivie de 5 nouvelles.

    Retour sur l'horizon (1/3)

     

    Il est possible de trouver l'intégralité de ma chronique sur le site "Les Chroniques de L'imaginaire",  le texte lui-même est ici, il suffit de cliquer.

     

     

    Dans la préface de ce recueil de nouvelles, Serge Lehman fait un état des lieux de la science-fiction en France.

    Le genre a toujours souffert d'un manque de considération en Gaule, constate-t-il avec un brin d'amertume. Il est régulièrement sous-estimé, traité avec hauteur et morve, accusé d'être une littérature non seulement aride mais pauvre sur le plan du style, des idées et des personnages. Cette condescendance presque incompréhensible est irritante, et ce mal perdure depuis plus d'un siècle désormais.
    J'avoue ne pas partager à cent pour cent le constat sur les causes de cette mauvaise presse (bien que globalement en accord avec lui). J'ai eu le loisir d'avoir entre les mains une édition de Les Chefs d’œuvre de la SF ( datant des années 70) avec une préface de Vernet du roman emblématique En Terre étrangère de Heinlein. Quelle ne fut pas ma surprise de lire un pamphlet à l'encontre de l'auteur, de son œuvre et du genre en général ! Cela m'avait interloquée, et j'ai un peu creusé cet aspect. J'en suis venue à la conclusion que l'appréciation partiellement négative et la pénible pénétration du genre dans la sphère littéraire française avait des causes dogmatiques. La science-fiction est pour certains un vecteur de l'impérialisme culturel américain, et il suffit de constater quels étaient les organes régulateurs de la culture en France, essentiellement après la seconde guerre mondiale. Bien entendu, cette aura négative a déteint sur l'accueil de notre production autochtone.
    Ainsi, Serge Lehman nous propose-t-il de remarquer que la science-fiction est un art littéraire à part entière contrairement à la position de quelques grincheux intolérants, et ce à travers quinze récits. Il nous promet donc de découvrir toutes les saveurs du genre et souhaite nous prouver que c'est une littérature propice à l'émerveillement et à la réflexion.


    2 - Ce qui reste du réel, de F. Colin (25-50)

    «Fabrice Colin» écrit à «Serge Lehman» pour lui dire qu’il avait bien eu l’intention d’écrire un texte pour son anthologie. Le sujet de sa nouvelle avait pour thème Philip K. Dick. Mais voilà, alors qu'il séjournait dans un refuge à la montagne, il est tombé sur le texte de l’auteur «Emmanuel Werner» qui était identique à celui que Fabrice avait l’intention de lui proposer. D’où ses excuses pour l’absence de texte.
    Tout en reconnaissant la prouesse intellectuelle, je n’ai pas vraiment goûté à cet exercice.


    2 bis-  Effondrement partiel d’un univers en 2 jours, de E Werner (25-50)

    Ambrose Melanko enquête dans un refuge de montagne pour retrouver la tête perdue d’un Philip K. Dick androïde.  Se rendent  également au chalet Eléonora, une jeune femme qui ne sait pas qui elle est et pourquoi elle est là, Jane, et son frère Philip qui n’est autre qu’un mannequin en fauteuil roulant.
    Le texte joue sur la prise «de conscience» de la jeune femme de sa nature réelle : un androïde, et par conséquent elle n’existe pas en tant qu’être humain. C’est alors que tout l’univers s’écroule...


    Il s’agit de la reprise de l’idée globale de Dick, qu’il y a autant d’univers que d’êtres humains. Chacun se «raconte», interpréte son histoire, de là à conclure que nous sommes tous des androïdes à l’image d’Eleonara, ou que nous ne sommes que fiction...
    La préface m’avait mis l’eau à la bouche, et le retour sur l’horizon terrestre n’a pas été sans heurt. Du coup, je n’ai pas été franchement emballée par ce deuxième texte m’attendant à un émerveillement tant au niveau du style que de l’histoire. Mais finalement, malgré un premier tiers un peu longuet, j’ai apprécié la façon dont l’histoire était menée, l’utilisation réussie de la pensée de Dick ainsi que la fin.


    4- Tertiaire, d’E. Holstein (51-87)

    Dans le monde d’Eric Holstein tout se vend et tout s’achète. Emerson Mighty est un trader de l’information, le parfait stéréotype véhiculé par l’ensemble des médias. Mais voilà tel un scénario de M. Crichton, tout se complique pour notre trader qui se voit confronté à un confrère sans scrupule. Bien entendu ce thriller futuriste convenu s’achève par la destitution de ce «salaud» de trader...
    Si l’histoire n’est guère originale et loin d’être visionnaire contrairement à l’introduction de Lehman, Eric Holstein déploit toute son imagination pour décrire un monde asséché et déshumanisé. Par ailleurs, le procédé qui consiste à généraliser le mode de vie d’une infime fraction de la population mondiale pour nous vendre un futur sans richesse aucune (question de sémantique sans doute) ni ressort moral et psychologique et complètement aliéné - bien qu’au goût du jour -, a tendance à souffler ma flamme. Ici, aussi l’émerveillement promis est absent, même si l'histoire se lit avec grand intérêt.

    5- Une fatwa de mousse de tramway, de C. Dufour (89-109)

    Setier est un commercial d’une grande entreprise qui vend toutes sortes de biens à divers clients. Un jour où il est pris par le temps, il bâcle l’étude des caractéristiques techniques pour l’une d’entre elles, propriétaire de centrales nucléaires. Les conséquences s’avèrent  désastreuses...
    Catherine Dufour nous livre une histoire sympathique qui pourrait fort bien se dérouler de nos jours.  La plume est présente et même bien acérée. Du bon.

    6 - Les Fleurs de Troie, de JC Dunyach (111-177)

    Le personnage principal voit avec tristesse et désarroi sa compagne s’éloigner de plus en plus de lui alors qu’elle consacre plus de temps à son monde virtuel.  Sans espoir de reconquérir son amour, perdue pour un monde immatériel, confronté à la responsabilité d’un désatre, il décide de s’enfuir dans les astéroïdes...
    J’avoue que je n’ai pas réussi à achever la lecture de cette nouvelle qui a fini par m’ennuyer. Le rythme en est trop lent et n’a pas réussi à me captiver - ou alors en attendais-je trop. En revanche, le style y est.

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